Bois de la Cambre

Faune & Flore

Flore

L’aménagement du Bois de la Cambre a été conçu dans le style paysager (naturel, irrégulier) très prisé à l’époque.

La superficie du parc étant relativement restreinte, Keilig a su cacher les limites et donner une impression d’étendue par différents subterfuges : il a maintenu la futaie sur toute la périphérie du parc. Presque toutes les voies de communication avec l’extérieur sont disposées en oblique et ne permettent pas au regard de traverser la frondaison et d’aller vers l’extérieur. Le parc se présente d’ailleurs à l’extérieur comme un massif quasi fermé. Les sentiers et autres voies de circulation sont courbes, jamais rectilignes. Les promenades sont souvent isolées les unes des autres. Keilig a aménagé des perspectives grandioses et variées en alternant les dégagements (pelouses et lac) et les massifs d’arbres.

Il a dispersé les promeneurs en évitant de concentrer les centres d’intérêt : le ravin et son pont monumental en roche, le pont en bois, l’enrochement à cascatelle près du lac et le lac artificiel.

La première partie du Bois a un caractère plus forestier que la seconde mais Keilig a pris soin d’y aménager deux belles échappées visuelles de 400m qui se croisent. La pelouse des Anglais est l’une d’elles.

A côté de la pelouse, un ravin naturellement présent a été mis en valeur et l’architecte le fait traverser par un pont monumental en roches. C’est également dans cette première partie qu’un pont pittoresque en bois enjambe un petit vallon. Du côté droit de l’entrée, près du bâtiment technique des ouvriers des Espaces verts de la Ville et du Théâtre de Poche, une ancienne carrière de grès calcareux a été maintenue dans le projet, il s’agit du Trou du Diable, qui présente une forte dénivellation et un chemin périphérique récemment restauré.

La seconde partie du Bois, beaucoup plus dégagée, est consacrée au lac artificiel, à son île, au chalet Robinson, à l’enrochement à grotte et cascatelle ainsi qu’aux larges perspectives qu’offrent les pelouses en pente douce, agrémentées d’une dispersion d’arbres. Une longue percée offre une vue longitudinale de 1km à travers cette partie du parc ; elle est croisée par deux perspectives transversales (devant et derrière l’île).

Le lac qui s’étend sur 6 hectares (sans l’île) avec une profondeur de 1m, est alimenté par l’aqueduc de la Ville passant non loin de là (chaussée de Waterloo). La grotte à cascatelle se situe donc au bout de la conduite d’adduction.

Les berges ont été maçonnées et renforcées quelques années après l’ouverture du parc au public. Au cours du temps, elles ont été refaites plusieurs fois mais toujours en maintenant un accès facile à l’eau pour éviter les noyades. Ainsi, les berges présentaient plusieurs larges plants inclinés, ainsi que des escaliers à fleur d’eau qui permettaient aux imprudents et aux animaux de sortir aisément de l’eau.

C’est dans la deuxième partie du parc que Keilig fit le plus de plantations car la futaie était plus clairsemée et moins belle que dans la première partie. Il y a donc introduit des espèces différentes de celles de la première partie et même des espèces exotiques. On y trouve : érable, saule, tilleul, hêtre pourpre, liquidambar, sorbier, bouleau, catalpa, cèdre…

Le Bois de la Cambre compte une septentaine d’arbres remarquables. En voici quelques uns :

  • 2 chênes hybrides (Quercus x rosea) près du Chalet des Rossignols.
  • 1 tilleul à grandes feuilles (Tilia pla- typhyllos), près de l’Embarcadère.
  • 1 chêne pédonculé (Quercus robur) près de l’Embarcadère.
  • 2 hêtres communs (Fagus sylvatica), un près du chemin des Nénuphars et l’autre au croisement de la chaussée de Boitsfort et du chemin des Primevères .
  • 2 chênes sessiles ou rouvres (Quercus petraea) dans la pelouse, sous le carrefour des Attelages.

Keilig a voulu maintenir un peu de verdure en hiver et a donc fait planter un bosquet de houx à droite du lac ainsi que des conifères (pins, sapins, épicéas, thuyas) en différents groupes aux alentours du lac (à gauche) et à la lisière de la futaie.

Le Bois de la Cambre est composé de :

  • 70 ha de massifs forestiers soit 57%.
  • 20 ha de pelouses soit, 16%.
  • 17 ha de chemins et allées cavalières, soit 14%.
  • 8 ha de routes carrossables, soit 6%.
  • 6 ha de lac, soit 5%.
  • 3 ha de concession / construction, soit 2%.

 

La sanicle d’Europe et la gagée à spathe sont deux plantes rares que l’on trouve au Bois de la Cambre. On peut également y découvrir des jacinthes des bois, des anémones Sylvie, des sceaux de Salomon ainsi que des parisettes à 4 feuilles.

 

Faune

Le Bois de la Cambre abrite 16 espèces de chauve-souris différentes. Une ancienne cave a été arrangée afin de leur servir d’habitation. De ce fait, depuis 2004, le bois fait partie du Réseau Natura 2000. Ce réseau regroupe l’ensemble des faunes et flores de l’Union européenne à la valeur patrimoniale importante. Leur objectif premier est de conserver une diversité des milieux naturels.

D’autres cavernicoles comme le pigeon colombin, le pic, la sitelle, le chouca, la mésange, la chouette hulotte y ont également été observés et logent dans des cavités d’arbres ou de rochers.

Le lac est fréquenté par le grèbe huppé, le canard colvert, le foulque, la poule d’eau et par le grand cormoran en été.
Les fourrés abritent des fauvettes, des rouges-gorges, des pouillots (dont le pouillot siffleur).

Si les oiseaux sont bien représentés, les mammifères ne sont pas absents du parc puisque l’on y rencontre le renard, le lapin, la fouine.

On peut également parfois tomber sur un renard ou un chevreuil en arpentant les pourtours du parc. Mais aussi, dans un autre registre, près de mille espèces de champignons ; dont plus de 700 sont considérés comme rares. Menacés de disparition, il est désormais interdit de les cueillir car ils sont d’une importance capitale à l’écosystème. En effet, ils sont une source de nourriture pour les animaux de la forêt mais surtout essentiels à la décomposition de matières organiques.

D’autres mammifères se baladent régulièrement dans le parc : il s’agit de l’écureuil roux et l’écureuil de Corée. Attirés par la densité du bois mais surtout par les sapins et hêtres, ces rongeurs vivent là où ils disposent d’un grand espace vert et de qualité. Et le Bois de la Cambre en est un excellent habitat dû à une bonne gestion de ses arbres. Si vous souhaitez distinguer les écureuils roux des écureuils de Corée, ceux-ci sont composés de longues lignes noires sur leur dos brun-gris. De plus, il passe plus de temps au sol que sur les arbres. La présence de cette race de rongeur est représentative de l’absence de prédateurs naturels.

Côté insectes, citons le carabe, diverses espèces de punaises, le panorpe et les papillons (surtout nocturnes).